L’adorer – Greatest Hits – Étienne Daho – Tracklisting.


Tracklisting du greatest hits d’Étienne Daho L’adorer, sortie le 7 novembre 2025.


Il n’avait pas bougé. Toujours là, impassible, solide comme le granit sur lequel il était ancré, Le phare éclairait nos virées nocturnes depuis si longtemps ; il nous guidait quand nous sortions le soir, quand nous allions Tirer la nuit sur les étoiles. Toi, lui, elle, et ton Boyfriend, dans un même élan. Il suffisait d’un rien, d’un geste, d’un regard duquel jaillissait L’étincelle pour que tout recommence : Les flocons de l’été surgissaient du ciel plombé pour accompagner les pas de danse hypnotiques de L’étrangère et de son étrange compagnon. Tu te souviens de lui ? De L’homme qui marche ? En surface, tout semblait, léger, tout semblait glisser sur La peau dure qui l’habillait. Un peu comme toi. Le couple se promenait sur la lande, sourire mystérieux aux lèvres, démarche paisible, l’amour au creux des mains, fredonnant Les chansons de l’innocence. On ne pouvait que L’adorer. « Si seulement », « If only » murmurait-elle. Mais assez parlé d’eux, Retour à toi qui Comme un boomerang ne cesse de revenir hanter mes nuits. Je sais bien que plus personne ne croit aux fantômes, et pourtant les images défilent, en boucle. Je les regarde, les yeux collés au plafond, à l’envers. La baie baignée de lumière en Ouverture d’une nouvelle journée à se chercher, à mettre le feu. Ta silhouette derrière Le brasier qui ne s’éteint jamais. Tout me paraissait alors idéal : on souffle Sur mon cou, ta main sur ma main, tes yeux dans mes yeux. Chaque jour était comme Le premier jour du reste de ma vie. Une bouffée de bonheur perpétuellement renouvelée. Mais je savais très bien que cela ne durerait pas. Car Soudain tu redevenais cette autre que je ne connaissais plus. Tu quittais subitement Les bords de Seine pour t’enfoncer seule dans les rues de notre ville abandonnée. Alors je remontais le temps, je me souvenais. Au commencement tu étais si fraîche, si frêle, tu étais mienne. Tu avais cette espèce de Jungle pulse qui donnait le tempo de nos nuits ébouriffantes. Mon manège à moi, mon tourbillon, mon grand huit. Mais ça, c’était avant. En fait tu étais tienne. Tu l’avais toujours été. Et me voilà dérivant à nouveau comme Un homme à la mer, un amant largué dans une mer glaciale, Comme un igloo chassé de la banquise promise. Au fond, j’ai toujours préféré Les voyages immobiles aux mouvements perpétuels. Mais ma putain de passion Des attractions désastre ne cessera jamais de m’égarer et de me plonger dans une Saudade indélébile. Oui, ma passion Des heures hindoues ne cessera jamais de me pousser à vouloir repeindre le monde en Bleu comme toi. En vain. Alors c’est reparti, bain ou Soleil de minuit, Duel au soleil ou au sommet, peu importe, mes yeux se portent encore et toujours sur ton Épaule tattoo. Et si je m’en vais avant toi, ne t’attends pas à ce que je sois Tombé pour la France. Je serai peut-être parti en Week-end à Rome pour enfin trouver Le grand sommeil. Mais ça évidemment, je ne dirai pas. Non, « Il ne dira pas ».

xoxoxo


© Matthieu Dufour