Étienne, born to be (a) live.

60’s, Elvis est parti à la chasse et a perdu sa place. Beatles, garçons de plage, Doors, Dylan, … : depuis son service militaire, le paysage musical a été bouleversé, et pendant que le roi déchu errait comme une âme en peine dans des navets ultra-colorisés, d’autres idoles déchaînaient les foules.
68, Elvis a la pêche et la repêche (sa place). De retour sur le ring après quelques années d’absence, malgré le stress et les doutes, le chanteur livre une prestation live éblouissante, où son amour pour la musique de ses racines (gospel, blues, …) éclate à nouveau à la face du monde. Elvis is not dead. Elvis est redevenu le King.
Quel rapport avec Étienne LIVE me direz-vous ? Avant d’être renommée au fil du temps ‘68 Comeback Special, cette émission TV s’appelait sobrement Elvis, tout comme ce disque live porte le prénom de Daho. Et l’esthète mélomane qu’il est, a disséminé dans sa tournée et cet album quelques références au King : du DAHO géant lumineux au rouge intense de l’album, en passant par les silhouettes projetées sur scène, rien n’est évidemment dû à un hypothétique hasard.



2023-2024
Alors, un petit air de revanche avec ce premier Bercy ? Non, il n’est pas question de « comeback » ici. Daho ne s’était pas absenté et n’a plus rien à prouver (ou presque). Si des jeunes loups aux dents affûtées sont apparus aux six coins de l’hexagone, la popularité du « pape de la pop » est au plus haut et ses tournées à guichets fermés sont de véritables communions remplies d’amour, de joie et de partage. Mais qui (à part peut-être lui-même) pouvait imaginer à ses débuts (chaloupé chelou, placement de voix parfois approximatif, timidité maladive) qu’il remplirait un jour des salles de la taille de l’Arena ?
Pas de revanche donc, mais comme chez Elvis, un goût du défi et l’intuition qu’il faut savoir sortir de sa routine pour se renouveler et aller voir ailleurs s’il y est aussi. Et force est de constater que quand on aime, la taille ne compte vraiment pas ! Tout ce qui fait d’un concert de Daho un plaisir jamais démenti est là, et bien là, quelle que soit la salle ; présence généreuse, grâce solaire, aura sensuelle, énergie contagieuse, sourire lumineux, gestuelle bienveillante, groupe en osmose : le chanteur illumine Bercy comme chaque endroit où il passe de son charisme doux et convie chacun d’entre nous à un partage à la fois intime et euphorisant au milieu de la foule (qui ondule).
Ici le compte rendu du concert du 15 mai au Zénith.
À l’écoute du disque comme au visionnage du DVD, l’évidence est là : Daho est né pour être sur scène et nous dans la salle. À la fois best of live (des tubes repris en chœur et en cœur par un public aux anges) et spectacle total, le concert de Bercy est formidablement bien filmé par Gaëtan Chataignier. Si le réalisateur parvient à restituer la beauté et la magie de la très impressionnante scénographie de Mathematic Studio, il arrive également à rendre l’émotion et l’énergie incroyables qui parcourent la scène et la salle (et notamment cet instant magique où à la grande surprise du chanteur, des étoiles s’allument dans toute l’Arena).
Sacré témoignage du chemin parcouru depuis sa première prestation avec Entre les deux fils dénudés de la dynamo en 1979 à Rennes, Étienne Live vient compléter une liste déjà merveilleusement fournie de disques live que l’artiste sème comme autant de cailloux brillants sur sa trajectoire stellaire.
Des mythiques Live ED (89, et cette version inoubliable du Grand sommeil) et Daholympia, au plus récent Diskönoir Live (2014) en passant par le concert de Pleyel (2009) ou le Daho Live de 2001, les enregistrements des concerts de Daho sont la preuve vivante et vibrante que la scène lui appartient.
Étienne, born to be (a) live.
Vivement la suite.
(images du concert du Zénith)









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