Trans Musicales 2021 – 3.

La diversité est toujours au programme des Trans, et Jean-Louis Brossard a le chic pour dénicher aux quatre coins de la planète des tortionnaires musicaux pacifiques prêts à user et abuser de leur rage sonique pour nous convaincre que, contrairement aux idées reçues, il faut chanter fort pour se faire entendre et que la solution est dans le toujours plus de puissance (de feu). Après le post-rock coréen intense de Jambinai en 2014, et avant le trash-funk métal des Indonésiennes de Voice of Baceprot samedi soir, bienvenue aux malgaches de Loharano (une ile décidément féconde en rock tendance guitares à fragmentation, souvenons-nous des Dizzy Brains en 2015). Chanteuse charismatique, guitariste habité, textes engagés, le groupe de Tananarive fusionne dans ses hauts fourneaux un métal enflammé et quelques alliages locaux du meilleur goût comme le tsapiky ou le salegy, alternant plages éphémères de répit, envolées électriques et descentes maitrisées. Le résultat est à la hauteur des décibels et met rapidement le hall 3 d’accord.













Un peu plus tard dans la soirée, même endroit, les Espagnoles tout aussi intense de Maruja Limon, emballeront la salle avec leur musique entre pop et nuevo flamenco, rumba et buleria. Coloré, chaleureux, euphorisant, le show file à cent à l’heure et ne baisse jamais en intensité. une invitation au lâcher prise, à la danse et aux rencontres.








Entre les deux, une merveilleuse cure colorée de joie musicale. Un grand vent chaud d’optimisme et de liberté souffle dans le hall 8 avec les jeunes béninoises du Star Feminine Band qui emballent une foule en quête de retrouvailles, d’évasion et de bienveillance. Qu’ils font du bien leurs sourires communicatifs ! Qu’elle fait du bien cette musique positive et lumineuse ! C’est pour ça aussi qu’on adore les Trans, cette faculté à partager du plaisir, à l’état brut, un bonheur simple, pur, insouciant, quasi-enfantin.










© Matthieu Dufour