Live report – I Am Stramgram & Lou Doillon – Le Krakatoa (19 novembre 2015)
1er concert au Krakatoa depuis les tragiques événements sur Paris. Les mesures de sécurités sont plus soutenues, rien de plus normal. Mais les gens apparemment se comportent comme d’habitude, ils râlent un peu parce que du coup la file d’attente avance moins vite et dés qu’ils sont rentrés , ilsse dirigent vers le bar, il y a des habitudes qui ne se perdent pas… Ou qui reviendront, en effet les préventes pour le concert de ce soir ont brusquement chutées depuis le 13 novembre.
Didier, le taulier du Krakatoa, aime venir dire un petit mot avant chaque concert, il y présente les groupes de la soirée, et accueille avec un grand plaisir le public sans sa salle. Ce soir, il fait un hommage aux victimes,aux collègues, c’est simple, concis, émouvant.. . Plus que jamais, le spectacle doit reprendre.
Bon c’est clair, la très grande majorité du public est là ce soir Pour Lou Doillon. Certains ne savent même pas s’il y a une 1ere partie, pourtant annoncée sur les programmes. Très peu connaissent l’artiste qui va ouvrir le bal pour la belle.
Pour ma part, c’est plutôt l’inverse, je suis là surtout pour I AM STRAMGRAM. Je l’ai déjà vu plusieurs fois, mais à chaque fois dans des petites salles ou concert en apart. J’aime beaucoup l’univers que Vincent propose (j’adore même) et je veux voir ce que donne son petit monde transposé sur une plus grande scène.
Il l’a recrée sur moins de dix mètres carré, tout un petit capharnaüm qui augure bien sa musique. C’est personnel, un rien bordélique mais où tout à sa place savamment étudiée. Il superpose les couches de guitare comme il mélange différentes sources d’éclairages, il amoncelle plusieurs fois sa voix ( et quelle voix) comme il cumule des petits détails dans son décor, du DIY d’orfèvre. Il se présente maintenant seul sur scène (ce qui n’a pas toujours été le cas) et aidé de ses pédales d’effets, il construit un electro folk qui semble couler de source de par ses mélodies mais qui fourmille de petits détails qui demandent forcement de la minutie. En tout cas la formule fonctionne sur le public de ce soir, qui se décoince au fur et à mesure du concert, c’est sous des applaudissements soutenus que Vincent quitte la scène.
Changement d’artiste, Lou Doillon arrive, là c’est toute la scène qui est occupée par son « groupe », le même que sur la tournée précédente. Mais ce coup ci le son est différent, un espèce de blues folk assez lourd, qu’elle a sans doute peaufiné avec Taylor Kirk (Timber Timbre) avec qui elle a co-réalisé son dernier album « Lay Mow ».
Elle prouve qu’elle a dépassé le stade de « la fille de », elle est l’auteur de tout ce qu’elle jouera ce soir et s’assume en tant que tel. Malgré toute la place que le groupe occupe, ils arrivent a créer un moment presque intime, les petits commentaires de Lou entre les titres ont l’air de confidences faites au creux de notre oreille.
Musicalement, tout est bien bordé, rien ne dépasse, c’est même un peu trop propre. J’aurais aimé pour ma part un Places un rien plus schizophrène. J’avoue que sa voix au début m’a quelque peu agacé, elle en faisait un peu trop, trop maniérée, mais au fur et à mesure du concert, le naturel est revenu. Un concert plaisant, sans plus mais comme dit plus haut, je suis surtout venu pour voir I AM STRAMGRAM.
Olivier Seguin