Accidental Beauty.
Au cœur de l’été 1989 sortait cette merveille dans laquelle se trouvaient ces mots : « I think I found something I think I was looking for, and I think I found it and besides I found a little bit more ». Moi aussi j’avais trouvé quelque chose que je cherchais, et définitivement un peu plus. Je ne m’en suis jamais vraiment remis, et 35 ans plus tard, l’incroyable voix de James Hackett me renverse toujours.
En 2005, sortait cette autre merveille dans laquelle se trouvaient ces mots : « You cant stop time, hard as you might try, we’re not here long, and then you’re gone ». Moi aussi je regardais le temps filer, assis sur le bord du chemin, impuissant mais plus seul. Je ne m’en suis jamais vraiment remis non plus, le piano, l’élégante sobriété de Mark Tranmer et la voix sur un fil de Roger Quigley. Mais ce n’était pas la fin du voyage.
Il y a un peu plus de quatre ans sortait cette merveille, somme des talents de James Hackett et de Mark Tranmer, « the sound of life ». Toujours aussi inspiré, l’homme de gnac tresse des mélodies à l’épatante évidence, des écrins pour la toujours incroyable voix du chanteur des Orchids. Parfois 1+1 n’est pas égal à 2 mais à bien plus.
Le week-end dernier, les deux héros jouaient pour la première fois en public quelques morceaux de leur album commun. Et c’était en France. Dimanche dans une ambiance intimiste, nimbée d’une belle lumière et des premiers effluves de l’été à venir, ils ont réussi à arrêter le temps quelques instants, devant quelques chanceux suspendus aux accords délicats des deux artistes et à cette voix à haut potentiel émotionnel. C’était fragile et imparfait, irrésistible et envoûtant, bancal et magnifique, une beauté pure, brute, à vif, le genre de beauté qui vous prend dans ses filets et ne vous lâche plus. Jamais. Le son d’une vie, rien de moins. Merci Mark, merci James, merci à tous ceux qui ont rendu cette folie possible. Maintenant je pourrai dire : « j’y étais ».
© Matthieu Dufour
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