Polar Express – #2.
Åsa Larsson, Le sang versé – 7/10
Un an après une enquête traumatisante, l’avocate Rebecka Martinsson revient dans sa ville natale de Kiruna en Laponie. Une femme pasteur, dont l’engagement féministe était loin d’être apprécié par la communauté locale, est retrouvée morte, mutilée et pendue dans son église. Alors que Rebecka n’est pas encore remise de ses aventures précédentes, elle voit remonter à la surface traumatismes, fantômes et angoisses. Presque malgré elle la revoilà sur la piste du sang versé. Énième polar scandinave, ce nouveau volet des enquêtes de Rebecka Martinsson s’avère d’excellente facture. Malgré quelques longueurs, le suspense est largement au rendez-vous et la personnalité tourmentée de l’héroïne d’Åsa Larsson lui confère une épaisseur psychologique plutôt intéressante et suffisamment perturbante pour permettre à ce polar de sortir du lot.
Arnaldur Indriðason, La femme de l’ombre – 8/10
Dans la famile « polar nordique », je demande l’Islandais Arnaldur Indriðason. Ce deuxième volet de la Trilogie des Ombres nous plonge de nouveau dans les brumes tremblantes de la seconde guerre mondiale. Dans une Islande occupée par les Alliés, un corps rejeté par la mer, l’agression violente d’un jeune homme et la disparition d’une femme qui fréquente les militaires donnent du fil à retordre aux enquêteurs Flovent et Thorson. Largement au-dessus de la mêlée, aux côtés du regretté Philip Kerr, Indriðason mêle avec brio Histoire et histoires. Militaires corrompus, voyous, nazis et simples citoyens se débattant comme ils peuvent avec la vie se croisent dans un ballet passionnant qui, au-delà de son intrigue particulièrement tenue, ouvre avec finesse l’album d’un passé trouble.
Michael Connelly, Sur un mauvais adieu – 8,5/10
On sait depuis longtemps que Connelly fait partie des tous meilleurs. Rien que l’idée de nommer son héros principal d’après le nom d’un peintre hollandais du XVème siècle dénote d’une intention littéraire singulière. Sombre, complexe, empreinte de tristesse et d’un humour désespéré, cette nouvelle aventure d’Harry Bosch est passionnante. À présent inspecteur de réserve au San Fernando Police Department, Harry part à la fois sur les traces d’un violeur en série et d’un héritier dont personne n’a entendu parlé et dont le retour ne serait pas du goût de tous. Tendue, maitrisée, palpitante, l’intrigue de cette nouvelle aventure d’Harry Bosch ne vous lâchera pas et son héros est plus touchant que jamais.
Marc Fernandez, Guérilla Social Club – 4/10
Cruelle déception personnelle que ce Guérilla Social Club. Mala Vida, le précédent roman de Marc Fernandez faisait remonter les sales secrets des années franquistes dans un polar à la fois érudit, nerveux et prenant. Ici, l’auteur s’attaque aux années Condor, du nom de cette opération, de ce plan d’assassinats et de lutte anti-guérilla mis en place par les dictatures sud-américaines dans les années 70. Des disparitions et des cadavres mutilés à Madrid, Paris ou Buenos Aire, un journaliste, une enquêtrice et une avocate partent sur les traces de ces années sombres. Le sujet est là, passionnant, mais le roman ne décolle jamais vraiment, les personnages ne sont pas assez fouillés, pas assez complexes pour être attachants, le passé n’est qu’un décor et l’intrigue somme toute assez convenue. Bref, on tourne les pages mais sans grande conviction. Dommage.
© Matthieu Dufour
Connelly ♥️
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Léa Lotz
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