Malik Djoudi – Troie.

Si le talent et la singularité de Malik Djoudi n’ont jamais fait aucun doute pour ses premiers fans, ses nouveaux disciples risquent de recevoir un sacré choc. Après des débuts remarqués et confirmés, après avoir été adoubé par des mélomanes affûtés comme Étienne Daho, Malik Djoudi change de braquet et explose tout avec son nouvel album Troie. Dynamitant les murs de son électro-pop à coups de rythmiques organiques et hypnotiques, explorant de nouveaux territoires intimes sans fausse pudeur, conviant à la fête des artistes iconiques (Isabelle Adjani, Philippe Katerine) et la rappeuse Lala&ce, Malik Djoudi vient de sortir un album dingue. Un disque fou de sensualité portée par cette voix unique et aussi diabolique que les mélopées des sirènes mythologiques, un album énigmatique, sidérant d’élégance intrigante et de beauté pop vénéneuse, un voyage frissonnant, un trip lévitant tout au long de compositions imposantes et fragiles, évidentes et tortueuses, faussement naïves et vraiment éblouissantes. Comme en mission, assumant voix et tourments, émois et fulgurances, Malik Djoudi s’émancipe et peut crier victoire après une longue lutte intestine : la musique de Troie est entrée en nous et s’y diffuse sans plus aucune résistance. En n’imposant rien, sa sincérité désarmante nous ouvre de nouveaux horizons, un vaste territoire sensoriel aux confins de paradis sans artifices et d’un ciel plein de recoins mystérieux. Avec Troie, l’artiste place la barre très très haut et nous offre un espace de liberté hybride, à la fois refuge pour les soirs de saudade et promesse d’aubes célestes pour des jours meilleurs. Magnifique, bluffant et terriblement émouvant.
© Matthieu Dufour
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