Remi Parson – Pour un empire – Titre par titre.


Désorienté

Une chanson qui résume assez bien l’état d’esprit changeant et les émotions contradictoires que ce disque tente de faire tenir debout et ensemble. Le plein, le vide. J’ai adoré empiler les guitares en mille-feuille, presque rien ne dépasse, presque, avant de tout laisser s’effilocher.

Étrangers

Une pop song, une vraie. Mais à l’origine, seulement un rythme trop sourd, une (vraie) basse bien têtue et un synthé qui tricote. La petite alchimie a opéré. Ça m’a donné envie de chanter ces distances qu’on fantasme parfois de combler, sans succès.

Les sentiments

La première démo sauvée des disques durs, comme un point de départ possible pour l’album. Vraie basse punkette, synthés pas sortis depuis des lustres, contents d’être là, boîte à rythmes qui s’emballe. Bref, un certain lâcher prise qui a inspiré le texte haut débit, faussement enflammé.

Avant la nuit

Je ne sais pas pourquoi j’avais abandonné cette ébauche, qui avait pourtant quelque chose. Je l’ai à peine pimpé, quelques synthés en plus, ici et là, et du mélodica. Trouver le texte, la mélodie n’a pas été une mince affaire. Ma passion pour le Tetris m’a un peu sauvé la mise. Mais si on me le demande, je nierai en bloc.

Fellini

Je me cache derrière le lexique du cinoche, ses artifices, pour éviter de tomber dans le mélodrame. Musicalement, une des plus écorchées, cold, de ce recueil. Zéro guitare. Des bandes qui se décalent par accident au moment des prises de voix, et ça a donné une fin inattendue, un twist, dont je suis ‘heureux’.

Castor Jr

En référence aux bricolages, aux petites combines qu’on est sans cesse obligé d’invente. Je croise les doigts pour que Disney ne me demande pas de dommages et intérêts. Je clame souvent ma passion pour la techno, la vieille house, mais personne ne me croit jamais. Alors je fais un pas vers la piste, sous des spotlights somme toute encore sombres, tout quadrillés et gluants d’effet phaser et de guitares tendues.

Une épave

Un riff chouré à une vieille démo et qui était revenu sous mes doigts par hasard en live pour enluminer une chanson d’Arrière-pays, l’album précédent. Je me suis dit que c’était un signe. J’ai retapé tout ça, façon pop song faussement nonchalante. Dessus : mots de naufrage, de chevilles lestées, mais comme d’habitude, ce n’est que la partie émergée de L’iceberg.

Gavarnie

Quand on trouve la mélodie que l’on cherchait depuis des lustres et qu’elle n’est pas fastoche à chanter. Ces montées un peu escarpées vont bien avec le titre, on retient son souffle. Allitérations et souvenirs d’enfance, falsifiés et d’autant plus délicieux. Un sommet pour moi.

Champs maudits

Batterie montée n’importe comment pour sonner comme de la douleur. Guitares brutes, nappes tachées. Des surprises et des brisures. Je reformule toute cette séquence étrange, cette année passée face à soi-même, et aux accroches qui commencent à lâcher, beaucoup plus vite qu’on ne l’avait imaginé. Hâte de la jouer sur scène, même si je ne sais pas encore comment.

Villa Zaïre

Souvenir d’un trajet nocturne à travers Perpignan, qui sert de décor à cette sempiternelle possibilité d’ailleurs, cette herbe plus verte, etc. D’où les synthés un peu à la Comelade, qui coupent à travers champs. J’aime la basse italo et répéter cette doublette bizarroïde Villa + Zaïre, que j’avais vu gravée sur le fronton d’un pavillon au jardin envahi de palmiers.


© Rémi Parson


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