Monopsone poursuit son sans-faute avec la nouvelle sortie microcircuit : Air Wave.
Vous connaissez peut-être la série ‘microcircuit’ du label Monopsone : le principe est simple (et excellent), pour un disque commandé vous en recevez deux et pouvez ainsi faire découvrir ces groupes à un proche. Si j’avais chroniqué avec gourmandise et enthousiasme les deux premières références de cette série (le génial half sin half life de A Movement Of Return, et le non moins brillant ufocatcha de Nezumi (& Fox)), je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec cette troisième sortie. Pour être tout à fait honnête je ne suis pas un grand fan des disques instrumentaux. J’ai trop besoin des mots, ils sont souvent pour beaucoup dans le plaisir que les chansons me procurent.
C’est donc avec scepticisme que j’ai abordé le Santa Teresa de Air Wave. Un scepticisme vite balayé par la classe folle de ce post-rock parfois apaisant (l’élégant We Are Disco), souvent euphorisant (les tubesques Le Silence Est d’Or II ou Small Club), exigeant mais hyper accessible. Une musique panoramique et des grands espaces, une musique ouverte, vers le grand large ou des plaines à perte de vue, une musique accueillante, qui embarque par sa générosité et sa force tranquille. Ici la tension est au service de mélodies assez imparables, de morceaux déjà familiers à la première écoute, une musique qui s’impose comme une évidence insolente.
Un disque bienveillant, emballant, réjouissant, et qui fait un bien fou dans le bordel ambiant.
Probablement l’un des meilleurs antidépresseurs du moment.
La grande classe, vraiment.
© Matthieu Dufour