Live report – Morrissey Le Magnifique – Le Grand Rex (27 octobre 2014).
Préambule : ce billet totalement subjectif et tout à fait discutable est fortement déconseillé aux carnivores, aux thuriféraires et autres gardiens du temple Smithien, à ceux qui savent mieux que tout le monde, aux tenants du « c’était quand même vachement mieux avant », aux monarchistes britanniques, aux puristes, aux rabat-joie et évidemment aux casse-couilles.
Un jour peut-être, dans longtemps, très longtemps on arrêtera de penser à Morrissey et de le présenter comme l’ancien chanteur des Smiths. Un jour peut-être on parlera de lui sans mentionner ce groupe mythique. On pourrait même envisager que des gens découvriront son génie sans avoir écouté This Charming Man ou The Queen Is Dead. Évacuons d’entrée le débat : les Smiths sont un groupe unique, totalement à part, hors catégorie. Un truc qu’on ne vivra probablement plus jamais. Un premier amour qui ne s’oublie pas. Une empreinte mémorielle unique qui survit à travers une poignée d’albums cultes. Mais il y a aussi dans cette adoration quelque chose de l’ordre de l’urgence de l’époque, de la rapidité et de la densité d’une discographie imparable. S’il est toujours hasardeux d’émettre des hypothèses sur la suite de ces histoires achevées de façon précoce, il paraît évident que, sur la durée, tout cela aurait mal tourné. Impossible de tenir ce rythme, cette qualité dans un cadre aussi figé et avec un cahier des charges aussi strict. Prisonniers de leur image, de leur musique, de leurs fans, de leur mythe, malgré le talent de Morrissey, l’alchimie inouïe du duo qu’il formait avec Johnny Marr, la fin des Smiths était inscrite dans leurs gènes : nous avions signé pour un groupe à durée déterminée. Non renouvelable. Imaginons deux secondes qu’ils aient poursuivi leur parcours ; nous aurions alors découvert un jour par surprise leur (passable) 23ème album dans nos bibliothèques iTunes sans l’avoir demandé ou nous serions allés mécaniquement les applaudir dans des stades où Liam Gallagher aurait remplacé Morrissey, viré ou mort ou parti de son propre chef pour monter une comédie musicale sur les New York Dolls. Honnêtement, qui aujourd’hui s’intéresse encore aux Simple Minds autrement que par nostalgie. Même Depeche Mode qui a pourtant longtemps résisté, ne produit plus une musique vraiment intéressante. Sans mise en danger, sans écarts de parcours, sans prise de distance avec le dogme, l’usure est inévitable. Bref, ne pas y penser. En tuant les Smiths, Morrissey a agi pour notre bien à tous. Il s’est libéré et a ouvert de nouveaux champs des possibles.
Depuis, avec des hauts et des bas, parfois paresseux mais jamais médiocre ou fade, il s’est affirmé comme l’un des plus grands songwriters et chanteurs de tous les temps (et ouais…). Avec sa voix unique, son charisme, sa culture musicale, ses obsessions, il a construit une grande œuvre solo. Une carrière qui débute en 1988 avec un anthologique Viva Hate, et qui un quart de siècle plus tard vient de nous offrir un grand moment avec la sortie de son nouvel et magnifique album World Peace Is None Of Your Business. La soirée d’hier au Grand Rex, enveloppée d’une très belle émotion, palpable et touchante, probablement liée à la fois au mythe, à la rareté et aux dernières nouvelles concernant sa santé, a confirmé tout cela : le Mancunien plane en apesanteur au-dessus du lot.
La première partie, qui semble sponsorisée par YouTube, épargne à un jeune groupe l’humiliation ou l’indifférence d’une salle qui n’attend qu’une chose : l’arrivée du crooner écorché et cabot. Sur l’écran, face à un public encore clairsemé et dissipé, le plus souvent le nez dans la mousse et les yeux sur un smartphone, défilent des images d’archive qui étalent les obsessions politico-culturelles de Steven Patrick Morrissey : vidéos des Ramones et des New York Dolls, images et films de manifestations ou d’un torero en train de se faire défoncer par un taureau passablement énervé, lecture du poème Wanting To Die d’Anne Sexton, version tout en nerfs du Emmenez-moi d’Aznavour jeune, etc.
Et c’est parti pour le show comme dirait Nâdiya…
Pas de temps mort ni de round d’observation. On rentre directement dans le vif du sujet avec un The Queen Is Dead nerveux et tendu qui électrise la salle et place la soirée sur orbite. Morrissey fait son Morrissey, charmeur désabusé, il tourne, il mouline, il ondule (moins qu’avant et c’est plutôt mieux) et surtout chante divinement bien. Mieux que jamais. Le charisme ça ne s’achète pas à la Star Academy. Le groupe bien en place et concentré sonne la charge, avec ce mélange étrange d’un rock lourd et brûlant et de cette voix singulière, de ce phrasé unique et reconnaissable entre mille. C’est un Morrissey complètement libéré qui assume tous ses fantasmes, ses lubies, autour d’une formation qui envoie. C’est quand on n’a plus grand chose à prouver ou quand la question de la fin affleure qu’on est le plus libre, le plus vrai. Il surfe alors sur des hymnes costauds qui emportent une foule bouillante et à fleur de peau. Qui aurait pu imaginer en 1986 qu’un jour nous serions aux anges d’entendre résonner autour de Morrissey des notes de guitare espagnole, d’accordéon ou d’un clavier qui tente de nous arracher quelques larmes ? Morrissey enchaine vieilleries remises au goût du jour, Speedway, Trouble Loves Me, et titres phares de son dernier album, Istanbul, Neal Cassady Drops Dead, World Peace Is None Of Your Business, The Bullfighter Dies ou encore un magnifique One Of Our Own, le tout accompagné de vidéos et photos vintage. La richesse, la profusion des mélodies du dernier album prend tout sa dimension en live, la tension monte d’un cran et l’émotion palpable se fige sur Yes I’m blind. Mais comme il le chante lui-même Job half done is not done… Alors Steven Patrick Morrissey décide de finir le boulot lui-même. Avec la manière. Avec classe.
Arrive la tuerie, la boucherie, une interprétation apocalyptique de Meat Is Murder façon steak tartare (au couteau) propulsée par un groupe en fusion et illustrée d’images glauques des plaisirs que l’industrie alimentaire réserve aux animaux en fin de vie placés en soins palliatifs (ni militant, ni végétarien, l’envie d’aller bouffer un kebab après le concert quitte néanmoins vite mon esprit meurtri). Mes yeux, mes oreilles et mon cœur de midinette saignent. Hémorragie doublée d’un plaisir sadique. Le sexe, la mort, le sang. Les incontournables.
Point d’orgue d’une soirée très colorée, cette performance donne le top départ d’un bouquet final de grande tenue, une fin de concert en apnée : arrivent deux des meilleurs titres de son dernier album Staircase At The University et I’m Not A Man, avant qu’une version dépouillée et frissonnante du Asleep des Smiths ne vienne nous briser le cœur indiquant que la fin est proche. La pression chute. Les nerfs se relâchent.
C’est déjà terminé.
Enfin presque.
Deux titres en rappel. Seulement deux. Mais quels titres. Quel rappel. D’abord un Suedehead impeccable d’énergie et d’ironie, histoire de montrer qui est le boss et de rappeler aux jeunes qu’il peuvent encore travailler avant de pondre des chansons aussi brillantes, et pour finir en apothéose, l’une des plus grandes chansons pop de tous les temps du monde entier ever for ever best song in the world : un Everyday Is Like Sunday en lévitation qui chavire un public entré en communion avec la musique et fait trembler les murs et le sol du Grand Rex.
Orgasme multiple et collectif.
Moi, au deuxième refrain, je pleure déjà de bonheur. Pour de vrai.
He truly is the last of the famous international playboys.
M le Magnifique.
© Matthieu Dufour
Bravo pour ce texte. sans doute celui que j’aurais voulu écrire au lendemain de cette soirée magnifique, si j’en avais eu le temps et l’opportunité. J’ai juste envie de vous dire merci. Vraiment. Tout y est.
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De rien vraiment, merci pour votre retour et oui, très belle soirée…
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J’aurais peut-être attribué une mention spéciale à « Trouble loves me », preuve qu’un album même à moitié réussi de Morrissey peut contenir des joyaux, malgré tout (et je dirais, logiquement). Sur scène, cela en fut un. Un diamant oublié, lâché là, avec splendeur, dans cette salle sans pareil. Par ailleurs, je pense que les deux morceaux du final ne seront jamais oubliés par ceux qui étaient là. C’était un moment d’éternité, vécu par un chanteur et son public de fidèles. C’était magnifique. Magnifique.
J’en profite, sur le sujet, pour glisser deux billets qui sont dans le sujet, écrits il y a quelques temps :
http://lefripi.wordpress.com/2013/10/14/la-cassette-audio-qui-a-change-ma-vie/
http://lefripi.wordpress.com/2014/07/07/t-shirt-mon-beau-t-shirt/
Bien à vous,
Guillaume
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Oui c’est vrai que c’était une superbe version… Quant à la fin c’est clair que je ne risque pas de l’oublier… Merci pour les billets, je vais aller lire ça.
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De rien, je me suis permis de les poster, car c’est lié. « Trouble » m’a complètement laissé en vrac. Et il m’a fallu quelques minutes avant de me remettre d' »Everyday » et « Suedehead ». Deux chansons qui sont totalement intouchables, pour toujours.
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Joli article. J’aurais aimé que tu relates avec davantage de détails le déroulement du concert, les rapports avec le public et les réactions de ce dernier. Quid de la durée ?
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c’était quand même vachement mieux avant ! le gouffre qui sépare le talent de l’artisan du morrissey en solo du génie artistique du morrissey smithien, mais vous avez raison, les smiths ne pouvaient pas durer, parce que l’état de grâce est éphémère et quand il retombe, ça devient abominable. Fallait trouver une autre voie, une autre voix peut-être aussi, celle de morrissey a su rester digne c’est déjà ça.
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Je vous félicite pour cette belle chronique passionnante, ainsi que pour les deux billets de Guillaume D. que j’ai apprécié. Pour ma part, je découvrirai en concert pour la première fois le Moz à Lyon le 31 oct. Comment vous dire.. c’est avec la peur au ventre que j’y vais, comme un premier rendez-vous amoureux (phase de mon adolescence déjà bien loin). Je n’ai jamais eu l’envie d’aller le voir en concert car ce sentiment que j’éprouve et qui me transporte en écoutant la musique des Smiths ou de Morrissey ne pouvait se vivre que par moi (mon côté égocentrique ;)), seule, à l’abri des regards, dans l’intimité de mon cerveau et de mes oreilles.. Cela me suffisait. Ces divers sentiments de joie, de mélancolie, de nostalgie, de plénitude (le genre de truc qu’on rattache à notre vie, les joies/les peines..), se ressentent à l’écoute des albums ou plus précisément sur certains titres. Sa maladie, la rareté de ses venues en France, me font sortir de mon antre et me pousse à franchir les 400 km qui me séparent de cette salle de concert. Et quand je lis vos posts, et bien je pense qu’il faudra que je prévoie quelques kleenex dans mes poches, ça risque d’être dur dur.. Je vous raconterai, p’t’être.. ou d’autres s’en chargeront pour moi.. Ca va faire mal je le sens, mais je sens aussi que je dois le faire.. entourée de fans qui vibreront à l’unisson..
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Merci beaucoup pour votre retour et j’espère que vous apprécierez le concert de Lyon…
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Merci pour ton article. C’est toujours plaisant de lire la « critique » d’un passionné. Tout comme toi, je suis fan de Morrissey que je considère comme un génie absolu mais cela ne m’enlève pas pour autant mon objectivité. Allons droit au but. J’ai trouvé le concert du Rex très décevant. (Et je ne suis pas de ceux qui disent c’était mieux avant du temps des Smiths) Le concert était triste et terne dans son ensemble. La première partie en vidéo était glauque (un aznavour hideux, le torero embroché,etc…) Il fallait bien un Queen is dead pour réveiller tout ça. Mais l’ambiance est très vite retombée. La faute à une setlist très déséquilibrée et un son beaucoup trop fort. J’aime bien son dernier album mais il ne méritait pas d’être joué quasi-intégralement. Il n’a par ailleurs pas choisi les meilleurs titres de son répertoire (Now my heart is full, international playboy…) Selon moi, les meilleurs titres de la soirée étaient The Queen is dead, Neal Cassidy drops dead, Istanbul, I’m not a Man, Meat is Murder (certainement le moment plus fort et le plus apocalyptique) et Suedehead. Dommage car la voix de Morrissey était au top. On était très loin de l ambiance du live at the Hollywood Bowl de 2007 qui est un de ses meilleurs concerts. Par ailleurs le prix des places était scandaleusement élevé…Je sais bien que son album n’est plus en vente et que son public est bobo mais quand même…
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Je suis parfaitement en phase avec ta critique. Les images du torero embroché et des animaux saignés étaient insoutenables et c’est vraiment la dernière des choses que j’ai envie de voir à un concert. Comme tu le dis justement, beaucoup des bobos en transe qui sont venus l’applaudir ont perdu toute forme de rationalité et d’objectivité, je crains que l’auteur de l’article que je respecte néanmoins n’en soit l’illustration parfaite. Le son était beaucoup trop fort et exécrable, les strapontins vibraient tant les basses et la batterie résonnaient. Je crois que j’ai moins souffert aux concerts de hard rock de black sabbath et gun’s n roses à bercy. Je pense que Morrissey devient acariâtre et ingérable. Et je pense que sa maison de disque a dû avalé pas mal de couleuvres avant de le lâcher. Tout génie qu’il est, le moz me parait être devenue une diva imbuvable…
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Je suis parfaitement en phase avec ta critique. Les images du torero embroché et des animaux saignés étaient insoutenables et c’est vraiment la dernière des choses que j’ai envie de voir à un concert. Comme tu le dis justement, beaucoup des bobos en transe qui sont venus l’applaudir ont perdu toute forme de rationalité et d’objectivité, je crains que l’auteur de l’article que je respecte néanmoins n’en soit l’illustration parfaite. Le son était beaucoup trop fort et exécrable, les strapontins vibraient tant les basses et la batterie résonnaient. Je crois que j’ai moins souffert aux concerts de hard rock de black sabbath et gun’s n roses à bercy. Je pense que Morrissey devient acariâtre et ingérable. Et je pense que sa maison de disque a dû avalé pas mal de couleuvres avant de le lâcher. Tout génie qu’il est, le moz me parait être devenue une diva imbuvable…
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Qu’on critique le son, ou les images d’animaux passées pendant Meat is murder, soit. Mais en quoi Morrissey a-t-il été imbuvable ou acariâtre ce soir là ? Moi qui le suis depuis 1988, en quoi suis je un bobo ? Pourquoi nous qualifier ainsi ? Pourquoi résumer le concert au son ? Franchement, sans être pour autant une groupie aveugle, ne peut on admettre que la version de Trouble loves me fut émouvante ? Que certains titres furent exécutés brillamment, comme Bullfighter.
? Qu’entendre Asleep fut magique ? Que d’avoir deux rappels de cette haute volée fut un grand moment ? Bref, je trouve la critique, pour le coup, limitée (désolé).
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Cher Guillaume, je suis désolé mais je me suis vraiment ennuyé pendant ce concert et apparemment je ne suis pas le seul. Pourtant je ne demandais qu’à être ébloui par ce génie dont j’admire tant la musique. J’ai quasiment vu toutes les plus grandes stars du rock sur scène et je m’étais rarement ennuyé à ce point. C’était mon premier concert de Morrissey. J’attendais depuis des mois ce concert. Je n’ai hélas ressenti quasiment aucune émotion. Le seul morceau que j’ai trouvé prenant était cette version apocalyptique de Meat is Murder. Pour le reste, tout m’est passé un peu au dessus. Au final, je retiens presque plus de ce concert les animaux égorgés, le torero embroché et les t shirt « fuck harvest » que la prestation scénique sans relief…Tout cela m’a au final un peu dégoûté. Je ne vais pas à un concert pour subir le prosélytisme d’un misanthrope qui un peu comme une Bardot semble placer l’animal au dessus de l’être humain. Je sais bien que les génies sont souvent barrés mais quand même… Tout ceci est d’autant plus regrettable que la voix de Morrissey était superbe. Quoique tu en dises, le son est quand même un élément important lors d’un concert. Même avec des protections auditives, je souffrais, je n’ose même pas imaginer l’état des tympans des spectateurs sans protection. Je pense que le concert aurait pu être bon si on nous avait épargné toutes ces vidéos glauques, si on nous avait sorti une setlist plus attractive et si on avait eu un meilleur son. Mais hélas tout ceci repose sur le bon vouloir de Morrissey. Si seulement Morrissey avait un manager dont il acceptait de recevoir des conseils artistiques. Un chanteur ne doit pas faire un concert uniquement pour lui même et nous imposer ses causes politiques, il doit aussi penser à son public… Mais vu le prix scandaleux des places, je pense que Morrissey venait chercher son cachet à moins que tout soit reversé à la SPA et tu pourras alors dire que je suis mauvaise langue…
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Chacun son avis, mais moi, par exemple, je n’avais pas de protection auditive et je n’ai pas souffert du tout. J’ai vécu des concerts bien pires à ce niveau (les Hives au Zénith). Ensuite, la set list a privilégié le dernier disque, c’est logique. Morrissey est un artiste en vie, pas quelqu’un qui racle ses fonds glorieux pour exister. On peut regretter le choix d’un titre ou deux, mais la liste fut bonne. La misanthropie de Momo ? C’est le personnage, on aime ou pas, mais si on n’aime pas, mieux vaut se tourner en effet vers d’autres artistes plus lisses comme Beyoncé. Aucun risque d’être dérangé dans ce cas… Morrissey était en forme ce soir là, c’est dommage de résumer son concert au son et au film. Voir que je suis le seul à avoir été impressionné par certaines interprétations me laisse songeur. Je dois l’apprécier plus que la plupart des gens. Et le prix je m’en foutais aussi. On ne va pas voir un génie tous les soirs. Mais je vois que Momo génère souvent beaucoup de déçus. Il ne fera jamais l’unanimité.
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Guillaume, je te rejoins quand tu dis que tu préfères un artiste en vie et créatif à un artiste qui fait systématiquement une tournée best of un peu comme les Stones. J’aime également la nouveauté. Le dernier album de Morrissey est certes relativement bon mais méritait-il d’être joué quasi-intégralement, je n’en suis pas convaincu. Par ailleurs, toutes les chansons de l’album ne se prêtent pas forcément à la scène. Je suis d’accord pour le sang neuf et la nouveauté lors d’une nouvelle tournée, mais au-delà de la nouveauté c’est la qualité et la force des titres qui doivent primer. Il m’est notamment arrivé d’aller au concert de Springsteen ou d’Oasis qui dans leur setlist faisaient la part belle à leurs derniers albums qui étaient mauvais et au final le concert est inéluctablement mauvais. Et concernant les autres titres de la setlist, je trouve que Morrissey a fait la part belle à des titres mous. Quel dommage, il a tellement de pépites dans son répertoire… Et vu qu’il ne vient pas souvent à Paris, on a de quoi être frustré…Comment peut-il ne pas jouer son chef d’oeuvre Now my Heart is Full … Pour info McCartney joue toujours Yesterday et Let it be par respect pour ses fans…Mêmes les Who jouent toujours My Generation où pourtant ils disaient espérer d’être morts avant d’être vieux…
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Benjamin, j’admets que le choix de chanter « Yes i am blind » n’était pas judicieux. Momo aurait dû opter à ce moment du live pour un autre titre, Smiths ou solo, plus connu. Et enchaîner ensuite avec un autre du même acabit. Pour le dernier album, il a quand même choisi quelques titres pêchus, comme Bullfighter, Istanbul, Stairway… Une remarque sur « Now my heart » : superbe titre, mais pas forcément le meilleur pour électriser une salle 😉 Il faut savoir aussi que les setlists changent chaque fois, on n’a peut-être pas eu la meilleure combinaison. En tout cas merci de cet échange 😉
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Fan des Smiths et de Morissey de la première heure, j’ai trouvé ce concert d’à peine 1h30 tout simplement abominable au sens propre comme au sens figuré. Le son était tout simplement pourri. Un comble pour une prestigieuse salle comme le Grand Rex.
Ajouté à cela, la démagogie dégoulinante d’autosatisfaction repu d’un Morissey toujours aussi narcissique et vieillissant et des images insoutenables d’animaux tués et torturés et de toréadors embrochés (il y avait une gamine de 12 ans à côté de moi qui était manifestement venu avec son père et qui a du être traumatisée à vie), on peut dire véritablement qualifier ce concert de pure calamité. Heureusement, que Morissey (comme beaucoup d’autres artistes « géniaux ») trimballent avec lui depuis des années (des lustres que dis-je) une horde de fans inconditionnels (et plutôt âgés) qui de toute façon trouveront toujours tout ce qu’il fait génial et subversif même quand c’est de la merde comme ce fut le cas ce soir là.
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Heureusement que tu précises être un ou une fan de toujours, j’aurais pu en douter… 1h30 ? Morrissey n’a jamais joué plus que ça. Le son ? C’était bien pire au Zénith. Et je le redis, ok pour critiquer le son ou les images. Mais franchement, tu ne gardes rien du concert ? La présence de cet artiste unique, sa voix, son interprétation, non, rien ? Rien ressenti sur Trouble loves me, sur Asleep, sur les rappels, sur I ´m not a Man ? J’ai du mal à le croire, franchement. Et pourquoi s’en prendre à ceux qui ont aimé ? Oui, pour moi, c’est un génie, je n’approuve pas tout pour autant, je ne le comprends pas toujours, mais je continue de le suivre, pas avec une aveugle dévotion, mais une profonde affection. Ça fait de moi un bobo, ce terme désormais jeté en pâture à tout propos ? Je dis ça sans agressivité, mais j’ai du mal à imaginer qu’un fan de la première heure n’ait absolument rien aimé de ce moment. Un concert perfectible, une set list meilleure, peut être (encore que la set list parfaite n’existe pas), un son moyen, à la limite, mais une calamité… Vraiment ?
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Une calamité, je confirme. Mon smartphone a vibré mais pas moi et pourtant j’étais à l’orchestre dans les premiers rangs. Reste qu’il y avait effectivement des musiciens exceptionnels (le batteur et le bassiste en particulier, par contre des guitaristes vraiment pas terribles), un grand chanteur malgré le pathos et la maladie mais cela reste pour moi un concert pourri, désolé mais toute vérité reste bonne à dire.
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Nous serons donc en désaccord ! Pas trouvé le Mozz malade par ailleurs, au contraire.
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La première fois que je l’ai entendu c’était sur « Strangeways, here we come »… Depuis, je n’ai jamais loupé une seule sortie d’album. Ses apparitions en France se sont faites très rares, et en 2001 j’étais aux anges de le voir…. Malheureusement il avait annulé son passage a Rock en Seine.
Il m’a fallut attendre jusqu’à cette fin août 2014 pour apprendre cette tournée à l’occasion de ce nouvel album qui j’espère sincèrement ne sera pas le dernier….
Cette soirée du 27/10 restera précieusement ancrée dans ma mémoire. Quel talent, quelle voix, quelle prestance!!! Un immense M, pour un grand Monsieur et surtout un énorme Merci…..
Sa prestation sur Asleep m’a bouleversé. Reste à espérer que ce passage à Paris ne soit pas un concert d’adieu.
Merci encore le Moz, merci… C’était vraiment trop bon, mais bien évidemment trop court….
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Très bel article. Je vais le voir à Lausanne dans quelques jours. En attendant, mon épouse Amy Araya et moi-même avons pu l’interviewer avant sa venue chez nous en Suisse. Si vous voulez la lire elle est en anglais ici : http://swissmusicshow.blogspot.ch/ et en français ici : http://suississimo.wordpress.com/2014/10/30/suississimoz-linterview-exclusive-de-morrissey/
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Merci pour ce très beau texte…J adhère complètement !
Comme d’habitude, pour moi le temps s’est arrêté et il va me falloir quelques jours pour réaliser que le concert est bien terminé. La magie de Momo a encore frappée me laissant à la fois rageuse et mélancolique… Viva Morrissey !
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Merci pour cet article qui me fait patienter un peu. Je vais ce soir voir Morrissey à Lyon dans une salle dont l’acoustique a très bonne réputation, donc je pense que nous ne serons pas déçus de ce côté là.
Pour ce qui est de la set list, je m’attends bien sûr aux morceaux du nouvel album, je ne comprends pas que certains puissent espérer qu’un artiste comme Morrissey puisse nous faire du Morrissey d’il y a 20 ans…
Enfin pour ce qui est des vidéos de d’animaux torturés, en quoi cela peut-il être choquant ? Morrissey est un artiste doué ET militant depuis toujours, il profite juste du moment pour vous rappeler que vous participez au massacre au quotidien, le tout en musique… Et je suis persuadée que la gamine de 12 ans (cf le comm’ d’Eric) savait pertinemment, elle, pourquoi elle était là.
Bref, vivement ce soir. 🙂
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Tellement désolé pour les Lyonnais sur ce coup là…
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Par rapport à tout ce que j’ai pu lire sur vos différents échanges, je constate que Morrissey ne laisse pas indifférent ! Pour le meilleur et/ou pour le pire..
Je ne me considère pas dans la catégorie bobo, mon adhésion aux Smiths remonte à mes 16 ans et cet amour là n’a jamais failli. Je me reconnais dans ces textes.. et encore il y va molo le Momo ! Il faudrait qu’il lise un peu plus souvent le Monde Diplomatique et il aurait encore d’avantage de sujets d’inspiration pour ses prochains albums. La torture qu’elle soit humaine ou animale, les différences sociales, la société difficile dans laquelle nous vivons, les multinationales, le capitalisme, la surconsommation … Tel que d’autres le prônent déjà et en font leur combat quotidien.. Tout cela me parle, j’y suis sensible. Je n’y vois pas d’effets de mode, je n’y vois pas un chanteur qui vit aux crochets de ses convictions, il fait passer des messages, les siens et ceux revendiqués par d’autres. Les images peuvent être choquantes mais malheureusement ce sont des réalités.
Les images projetées sur Meat is Murder devaient être choquantes j’imagine très bien, mais toutes les âmes y sont elles sensibles ? N’avez-vous jamais vu les combats filmés de Patrick Watson en mer, l’élevage intensif aux USA, ou simplement écouter le plaidoyer de Matthieu Ricard pour les animaux, les combats de feu Stephan Hessel contre les injustices (et qui nous incitait à nous indigner)… Les débats sont nombreux entre sociologues, philosophes, politologues, humanitaires, écrivains, journalistes, historiens.. OK me direz-vous, un concert est plutôt un lieu où on veut passer un bon moment.. Mais Morrissey est-il illégitime pour revendiquer ses idées comme chacun d’entre nous ? Lui le fait à travers ses chansons (depuis toujours, ce n’est pas une surprise). Nous, en nous positionnant, en adhérant à des collectifs, en ayant un mode de vie conforme à nos convictions.. ou pas.. Après, libre à chacun d’adhérer.. ou pas..
Bon pour ma part, je ne sais pas si c’est pire d’avoir vu un concert qui nous laissent frustrés du « trop peu » « son pourri » « setlist à améliorer » ou un concert qui nous laisse pour le coup carrément frustré du « pas du tout » « nada, niet, que dalle » « y’a personne, annulation du concert, 2 heures avant » !! Pour le coup, je ne suis pas la seule à avoir été déçue, annulation des concerts de Lyon, Lausanne, Basel et peut-être Hanovre.. Les concerts sont reportés à une date ultérieure mais je ne sais pas si je pourrai refaire le trajet.. Donc les gars, ben MOI j’trouve que vous avez eu d’la chance..
Allé pour finir sur une note de consolation, j’ai déniché un 33T rare édition limitée du Moz trouvé à Lyon.. c’est toujours mieux que rien hein 😉 ?!
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Je confirme : moi, quelles que soient les réserves que certains peuvent exprimer, j’étais très heureux de voir ce concert.
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*oups Paul Watson et non Patrick !
Voui, veinard va ! :p
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Je m’autorise à poster ce billet, sur les deux concerts Morrissey/Marr, qui ont eu lieu en une semaine. Ce n’est pas un compte-rendu, mais un billet personnel.
http://lefripi.wordpress.com/2014/11/10/paradis-retrouve/
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J étais au concert de Paris et j en garde un excellent souvenir. Seule, la vidéo sur le traitement des animaux m a mise mal a l aise au point que je ne pouvais pas regarder l écran, mais en même temps on pouvait se douter qu il allait choquer a un moment donne. Les dernièrs titres de l album et en particulier Istanbul ont été joués et chantés avec brio. Je suis pas un bobo mais en effet une fan âgée si on considère qu a 43 ans on l est… J ai suivi les Smiths depuis this charming, 45 tours ,que j ai toujours d ailleurs, oh cela date de 30 ans !!! Le samedi, je guettais l émission de Bernard lenoir, pour voir les dernières prestations de Morrissey ou écoutait radio 7 ou les radios britanniques pour écouter leurs derniers titres, mais aussi ceux d autres groupes tels echo ou icicle . C etait complique d aimer morrissey !! Alors que d autres écoutaient david et Jonathanl ..le rappel de fin de concert à démontré que beaucoup de vieux fans étaient présents et n étaient pas juste la pour dire j y étais…. Ils ont repris everyday is like sunday et suedehead avec morrissey.. C etait la première fois que je le voyais en concert et j espère qu il reviendra à paris.
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Cher Matthieu,
J’avais été très déçu par le concert de Morrissey au Rex mais je ne voulais pas rester sur cette triste prestation et je lui ai donné une seconde chance en allant le voir à l’Olympia jeudi.
Et cette fois-ci, le concert était top, bien plus énergique, un vrai concert de rock. Le son était bien meilleur même si un peu fort. La setlist était bien équilibrée même si j’ai regretté l’absence de certains titres comme Now my heart is full… Au final , j’aime de plus en plus son dernier album, j’ai notamment regretté l’absence d’Istanbul ou I’m not a man.
Seul petit bémol, j’ai l’impression que la relative bonne humeur de Morrissey est retombée après son ratage sur la chanson d’Elvis. Il avait l’air plus tendu et ça a un peu nuit à l’ambiance générale. Dans un autre registre, je suis allé voir Aznavour hier sur la recommandation de Morrissey et c’était top. Quelle classe à 91 ans…
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Bonjour Benjamin,
Merci pour ton message. J’ai un live report en projet mais pas encore terminé. J’ai beaucoup aimé aussi, la setlist était « audacieuse » mais il peut se le permettre… Je pense que nous avons tous, et à chaque fois, quelques titres qui nous manquent… C’est clair que je préfère mille fois l’Olympia au Rex, il n’y a pas photo au niveau du son ! A très vite pour le live report 😉 Matthieu
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