Live Report – MaMa Festival – Jour 2 – Arman Méliès (15 octobre 2015).

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J’ai bien fait d’arriver en avance pour ce qui sera mon unique concert de la soirée MaMa J2. Et encore… Une horde de fans transis avait fait le déplacement et pris position dès le premier concert de la soirée dans ce Théâtre de l’Atalante dont la jauge s’avèrera bien trop faible pour accueillir les fidèles énamourés d’Arman Méliès. Refusant de céder un pouce de terrain aux nouveaux arrivants, ils étaient prêts à vendre chèrement leur peau. Le public est très contrasté à l’image d’un artiste qui manie les contraires avec une facilité déconcertante : quelques professionnels, quelques branchés parisiens mais aussi du vrai public, des gens qui avaient payé leur place pour découvrir en avant-première quelques titres du somptueux nouvel album d’un chanteur qui refuse la routine et se renouvelle sans cesse (chronique à venir bientôt, Vertigone sortie le 23 octobre). Et on les comprend dès les premiers instants du concert.

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Dans la lignée d’un album électrique et puissant, Arman Méliès a livré une performance absolument magnifique. Le format court ne pardonne pas aux artistes qui mettent du temps à entrer dans leur live. Ici pas de soucis. Le show démarre sur les chapeaux de roue et file à tombeau ouvert jusqu’à la fin pour laisser un public soufflé et debout en standing ovation bien méritée. Champion des paradoxes, Arman Méliès lâche les chevaux électriques avec une classe folle : la débauche d’énergie n’est jamais gratuite tant elle semble naturellement maitrisée, et pourtant une forme de douceur se dégage, une élégance innée. Mélange de virilité et de féminité, l’artiste au profil de statue grecque est la preuve chantante qu’une voix puissante n’est pas nécessairement québécoise ou synonyme de torture de tympans. Au service d’une écriture poétique et de compositions incandescentes, cette voix emporte tout sur son passage mais rassure et comble. Ça file à deux mille à l’heure, on s’envole très haut et la salle jubile, impressionnée et admirative. Accompagné par un batteur et un choriste-clavier-saxophoniste impeccables, l’artiste se donne tout entier. La température est à la limite du supportable tant ce set est chaud. Les nouveaux titres se succèdent comme des crachats de lave, Silvaplana fait vibrer les fidèles, c’est à la fois rock, vertigineux, puissant, sensuel, beau et élégant. Un équilibre rare. Enthousiasmant. Très très impressionnant. La fin arrive bien évidemment beaucoup trop vite. Le public tente en vain le coup du rappel avant de quitter la salle moite, sonné, à la fois vidé et plein de ces instants intenses.


Matthieu Dufour


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