Live report – A Singer Must Die – Le Chabada (8 octobre 2014).

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Charismatique et habité. Du disque à la scène, le groupe a passé l’épreuve haut la main avec ferveur et authenticité pour servir sa pop dense, généreuse, colorée, subtile et touchante.

Les (p)artisans d’une pop ambitieuse qui composent de magnifiques albums amples et soyeux, remplis de chansons à l’architecture savante prennent un vrai risque en montant sur scène : celui de la déception. Comment en effet rendre la vraie beauté et la richesse complexe d’un songwriting subtil ? Comment mettre en valeur des orchestrations ciselées et restituer en live toutes les nuances de l’émotion procurée par ces courts-métrages sonores ? Comment ne pas se sentir à l’étroit dans l’espace que l’on vous octroie et combler un public partagé entre très hautes espérances et attentes imprécises ? Quand on a le talent, la maturité et la passion, la question ne se pose finalement pas. Manuel Bichon, Manuel Ferrer et toute la joyeuse bande de A Singer Must Die ont passé l’épreuve haut la main mercredi soir au Chabada d’Angers. Si les puristes regretteront quelques imperfections techniques au niveau du son, l’émotion était totalement au rendez-vous d’un set à l’image de ce groupe : dense, généreux, gai, coloré, subtil et touchant. Quoi de plus important que cette émotion partagée…

10483989_751315101606207_2889030575440958448_nDe chaque côté de la scène, Manuel Bichon (visiblement très heureux d’être là) et la talentueuse Emilie Buttazzoni assurent un travail essentiel de fondations sonores, l’un aux guitares, l’autre aux claviers et vibraphone en posant les bases impeccables d’une partition délicate et riche. Leurs trois acolytes, Romy Marx (guitares), Olivier Bucquet (basse, claviers, sax), et Régis Martel (batterie), complices et engagés se donnent la réplique et dialoguent avec fougue tout au long de ce road-movie musical qui appelle à l’évasion. Tout ce petit monde permet à un Manuel Ferrer, charismatique et habité par l’envie, de se dépenser sans compter pour délivrer avec énergie (et parfois des accents rock épatants) ces vibrantes miniatures inspirées à un public mixte composé de proches, de fidèles et de curieux (NDLR : on notera la présence de l’ami Jean-Louis Bergère, chanteur et poète angevin qui sort aujourd’hui un livre « Demain de nuits de jours » dans le prolongement de son album éponyme, et celle de Jérôme Sevrette, photographe du groupe et de nombreux autres artistes qui inaugurera vendredi 17 octobre sa nouvelle exposition Terres Neuves à l’artothèque de Vitré).

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Depuis la sublime ouverture « Opening Night » (moi président, tous les concerts se déroulant sur le sol français débuteront par ce poignant moment d’émotion sur un fil), sas poétique permettant d’entre dans le monde précieux du groupe), jusqu’à l’inédit et frais « Song Of The Heron » (en référence au livre de Dave Le Monocle, « Je ne suis pas un héron ») où la trompette de Clément Duval vient emballer la soirée en beauté, les titres s’enchainent avec ferveur et authenticité sans que l’on voit passer le temps. Quelque part au milieu une petite merveille de douceur : « A Right Arm Beyond Love » en duo avec la délicieuse Liva Zafimehy.

Émilie, Manuel, Manuel, Romy, Olivier, Régis, Clément : un grand et sincère merci, c’était une très belle soirée qui en appelle d’autres (à commencer par jeudi 16 octobre à Rennes). On se retrouve pour un rendez-vous exceptionnel au printemps 2015 qui devrait faire monter l’émotion de quelques crans.

This Singer Must Go On.

Vous pouvez retrouver la chronique de l’album de A Singer Must Die ici : Kermesses sans retour.

Ainsi qu’une interview de Manuel Ferrer là : ITW Manuel Ferrer.

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