Walden – Compilation #2 présentée par Nesles.
LECOQ : allons en guerre
Comment ne pas ouvrir Walden #2 sans rendre hommage à cet artiste parti tragiquement et beaucoup trop tôt en janvier 2016 ? Combattant distingué d’une certaine vision de la chanson, Lecoq aurait dû participer aux Soirées Walden. Cela ne se fera pas. Nous restent ses albums, magnifiques et bouleversants comme ce titre, que nous écouterons encore et toujours. Ad vitam.
LOU : égale à moi-même
Lou a l’élégance et la grâce de ses chansons, la majesté des plantes aquatiques. Subtilement accompagnée du grand et chamanique Mahut, elle se meut dans les courants, ondule, imprévisible, aristocratique, intègre, intemporelle, sensuelle et terriblement attachante. En attendant fébrilement le nouvel album dont le coeur bat déjà. Vivement…
PHILIPPE CRAB : désidyllons
Allant tout de guingois, avançant de traviole, évoluant à contre-boussole et le sourire aux lèvres, Crab est un drôle de truc. Lui et sa petite petite bande du label le Saule n’ont pas fini de ne pas tourner en rond, évitant pelles et râteaux sur les grèves moribondes de la chanson française.
WATINE : ma déchirure
Voix brisée, regard porté au-delà de blessures qu’on devine profondes, Watine, comme marchant sur des dunes brûlantes, réinvente tout un langage musical, singulier, coloré, ambitieux et définitivement poétique.
NAÏM AMOR : seulement toi
Naïm Amor dégaine ici un titre aussi majestueux que les étendues sèches et mystérieuses de l’Arizona où il réside aujourd’hui. Il sera en tournée française en mai 2016, et viendra exceptionnellement jouer le 14 dans le cadre des Soirées Walden. Classe western.
ANNE GOUVERNEUR : grimace
Protégée de vieux brigands et autres grands-frères bienveillants, Anne Gouverneur sort enfin de son nid pour déposer à la lumière quelques petites perles d’harmonies et de formules délicates. Dont celle-ci.
NESLES : montagnes vallées (revisitées) / démo
Ébauche d’un titre qui figurera sur le 4ème Album, actuellement en cours d’enregistrement, et réalisé par Alain Cluzeau.
CHRISTINE OTT : raintrain
Spécialiste d’Ondes Martenot ayant officié sur en studio ou sur scène aux côtés de Yann Tiersen, de Dominique, des Tindesticks ou de Radiohead (pour ne citer qu’eux), Christine Ott viendra délivrer ses compositions toutes personnelles le 13 mai dans les Soirées Walden.
THEO HAKOLA : goddamn song / live
Notre exilé volontaire est encadré sur cette version enregistrée en concert de sa toujours fidèle Bénédicte Villain, Laureline Prod’homme, Matthieu Texier et Tatiana Mladenovitch. ‘Goddamn bad endings’ et surtout ‘goddamn guitar solos’ ! Diabolique.
ROBI : l’éternité
Addictif et merveilleusement toxique, ce titre fulgurant, savant mélange d’emphase et d’épure, ouvre le sublime et dernier album de Robi. Le 12 mai, elle rejoindra la joyeuse armée des francs-tireurs des Soirées Walden, dans une formule nouvelle et exceptionnelle.
JÉRÔME CASTEL : ton chien
Non Jérôme Castel n’est pas un acteur pornographique des années 70. Ce rockeur au goût sûr (normal vu sa collection de vinyles) et au sourire plus bitter-sweet que canin, est un beautiful loser, tirailleur-crooner qui, balançant son bréviaire aux orties, passe enfin à l’offensive. Montjoie Saint-Denis !
CLOÉ DU TRÈFLE : même longitude mais bien plus au nord
Artiste protéiforme et ultra-créative, Cloé du Trèfle est allée recueillir les paroles d’un réfugié dont le témoignage émaille ce titre fait de circonvolutions, de cassures et d’arrangements plein d’inventions. Dérangeant et poignant.
AURÉLIEN MERLE : 80 AB
Des émotions provoquées par de seules trouvailles sonores et lexicales, c’est assez rare chez un artiste. Autre tête chercheuse du label le Saule, Aurélien Merle prend délibérément les chemins de traverse, de préférence envahis de ronces et crottés. On le suit sans problème. Même pieds nus.
CÉLINE TOLOSA : fais-moi souffrir
Petite soeur espiègle et sexy d’une Claudine Longet hors-phase, Céline Tolosa twiste avec son Dino d’acolyte pour mieux nous prendre à rebrousse-poils. Tout en charme, champagne, velours et fouet.
JEAN-FRANÇOIS COEN : paroles
Il fallait bien une entorse à la règle pour clore cette compilation: Jean-François Coen ne fait pas de concert. C’est comme ça. Et ça ne l’a jamais empêché de nous être indispensable. Pour ce deuxième volume des compilations Walden, il nous offre ici une reprise délicate et pleine d’humour d’un hymne majeur des grands amours contrariés, y insufflant le venin et la volupté qu’il manquait sans doute à la version originale.
Nesles, Paris, Hiver 2016